L’angle mort qui empêche un vrai contrôle des coûts

Bouwdata

Mai 21, 2025

L’angle mort qui empêche un vrai contrôle des coûts

Comment une simple subdivision renforce la collaboration entre maître d’ouvrage et entrepreneur

Dans les métrés traditionnels, certains postes essentiels sont trop souvent négligés. De nombreux maîtres d’ouvrage ne savent pas ce que recouvrent réellement les “coûts indirects”. Quant aux architectes, ils préfèrent passer ce sujet sous silence et le laissent à l’entrepreneur. Ils ont rarement une idée précise de ce qu’impliquent réellement la préparation de chantier et le suivi de projet. Lorsque la rubrique “installation de chantier” apparaît de manière explicite dans un métré — et non comme simple note Pour Mémoire — c’est déjà une victoire.

Aux Pays-Bas, l’approche est différente depuis des années. Là-bas, les offres ne sont pas basées sur un métré détaillé établi par l’architecte. C’est l’entrepreneur lui-même qui mesure à partir des plans et du cahier des charges, et établit ses prix selon la méthode MMMS : Matériaux, Main-d’oeuvre, Matériel, Sous-traitance. Ces ressources forment la base du prix, auquel s’ajoutent ensuite les frais indirects. Cette structure détaillée n’apparaît qu’en phase S4 (Conception technique), quand les systèmes techniques sont le sujet principal. Dans les phases précédentes, on utilise déjà la norme NEN2699 et le cluster B5 pour les frais généraux d’exécution.

BouwData a rapidement adopté cette structure, mais ce n’est qu’avec la première édition du Livre Blanc I en 2022 que des maîtres d’ouvrage publics comme l’Agentschap Facilitair Bedrijf l’ont reprise. Depuis, de plus en plus d’acteurs publics suivent cette méthode — progressivement, à chaque nouvelle édition du whitepaper.

Les auteurs du livre blanc ne plaident pas pour une transparence totale des opérations internes, mais pour une distinction claire entre : – les coûts de production : tout ce qu’il faut pour construire physiquement le bâtiment, y compris frais généraux (FG) et marge/risque (M/R), – et les frais généraux d’exécution (FGE) : préparation de chantier, installation de chantier, suivi de projet, également y compris les FG et M/R.

C’est cette séparation qui fait la différence. Le coût de production est souvent similaire d’un entrepreneur à l’autre : les fournisseurs et sous-traitants sont connus, et la productivité des ouvriers ne varie pas fortement entre entreprises. La vraie valeur ajoutée d’un entrepreneur réside dans son organisation — les FGE. Il peut démontrer son efficacité via une ventilation claire des FGE, et montrer ainsi comment il entend mener le chantier — voire gagner du temps par rapport au planning initial.

Pour le maître d’ouvrage, cette approche apporte de la clarté. Construire en pleine campagne n’a rien à voir avec un chantier au coeur d’un centre-ville historique. En rendant les FGE visibles séparément, il devient possible d’anticiper et de maîtriser la complexité — avant même le début des travaux.

🎯 Outil pratique

📌 Cinq étapes pour structurer les FGE en tant qu’entrepreneur ou économiste de la construction:
1. Obtenez le coût salarial par fonction (incluant les charges et avantages) : directeur de projet, chef de chantier, assistant administratif…
2. Déterminez l’équipe nécessaire pour la préparation hors site, et le temps requis. Calculez le coût total basé sur l’étape 1.
3. Faites de même pour la gestion de chantier sur site.
4. Calculez le coût de l’installation de chantier : – démarrage (containers, raccordements, signalisation…), – coûts mensuels (location, consommation, entretien), – démontage et nettoyage. Idéalement, constituez une base de données interne pour suivre ces coûts sur plusieurs projets.
5. Ajoutez les FG et la M/R sur l’ensemble des étapes 2 à 4 :
– Les frais généraux (FG) sont constants par projet, basés sur les résultats de l’année précédente.
– La marge (M) dépend de votre carnet de commandes : s’il est plein, la marge est haute ; sinon, elle diminue.
– Le risque (R) est fonction de la complexité du projet.

👉 Ce n’est pas une science exacte, mais un cadre utile qui donne un espace au dialogue. 3

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